1513 Dans un Pouillé* mâconnais publié par RAGUT
(préface du cartulaire de Saint-Vincent) :
BERIACUM (Berry, commune de Saint Albain ?)
Village de la commune de Saint Albain, aujourd'hui détruit, qui se trouvait bâti sur une falaise dominant la voie d'Agrippa et dont le nom est resté à divers lieux-dits : Le Mollard-de-Berry, Berry et Sous-Berry, limitrophes de la commune de La Salle.
BERIACUM (Berry) était à côté de la montagne de Saint-Pancrace que couronnait jadis une vieille chapelle qui a joué, jusqu'à nous, un rôle fort important dans l'histoire des pèlerinages locaux et qui pourrait fort bien avoir été une ancienne église paroissiale appelée Beray (forme donnée par l'Abbé CHAUME, au XVIème siècle. Les finages de Saint-Pancrace et de Berry touchent vers l'Ouest et le Nord-Ouest ceux de Viré et de Vérizet. Tout s'expliquerait alors, Vérizet, Burgy et Berry seraient des paroisses limitrophes et unies.
Cette chapelle Saint-Pancrace, située au sommet de la montagne de ce nom et qui a subsisté avec son ermitage jusqu'à la Révolution, était l'un de ces oratoires de montagnes comme l'ancienne église du Mont-Saint-Romain qui, citée comme église ou paroisse avant l'an mille, était descendue au titre de simple chapelle d'ermitage à la fin du Moyen Age.
Déjà, au début du XVIème siècle, l'oratoire de Saint-Pancrace avait fortement décliné et l'on pouvait hésiter à y voir une ancienne paroisse bien que sa réunion à Vérizet semble incliner pour l'affirmative.
XVIème siècle
1561 Choiseau : Claude PRISQUE, bourgeois de Mâcon, élu en l'Election, donna l'aveu de sa maison noble de Choiseau, ayant rentes et servis.
1562 Un parti de protestants (des calvinistes), commandé par PONCENAC, incendia et ravagea Saint Albain, après l'avoir pillé.
1582 A Choiseau, Pierre DESBOIS, également avocat au bailliage, eut Choiseau par son mariage avec Marie LEIRAT, héritière de Claude PRISQUE.
1594 Du château-fort de Saint Albain, situé sur la hauteur avec la partie la plus ancienne du village, pris et repris pendant les guerres de la Ligue, il ne reste qu'une tour et des murs en terrasses.
Les chanoines de Saint-Vincent étaient tenus de pourvoir à sa défense.
XVIIème siècle
1600 Le château de Choiseau était une seigneurie qui passa des PRISQUES aux DESBOIS de Choiseau, dont les trois derniers furent de père en fils Baillis d'épée du Mâconnais.
Saint Albain avait un petit hôpital dont les revenus furent annexés à l'hôpital de Mâcon par lettres Royales, la maison située sur la route de Tournus à Mâcon n'existant plus (une terre labourable étant en la place d'icelle) les héritages étant ou abandonnés ou occupés par les habitants.
1616 Saint Albain : le chanoine censier de cette terrerie devait entretenir la maison forte, et payait annuellement au chapitre 1 200 h, 8 arroytiers froment, 40 seigle.
1669 Choiseau : Le château de Choiseau est doté d'une chapelle qui existe encore.
1671 Choiseau : Pierre DESBOIS, avocat au Bailliage mit par une alliance cette terre dans sa famille.
1672 Si LOCATELLI aperçoit les villageoises mâconnaises avec leurs vêtements peu seyants des grands jours, JOUVIN voit les vigneronnes en plein champ, en plein travail, et c'est encore pis. Elles sont à peu près vêtues comme les hommes, portent des cheveux courts et des chapeaux : "Les femmes et les filles travaillent à la terre fort communément ; on a de la peine à les y distinguer des hommes à cause qu'elles portent des chapeaux, et leur cheveux courts sans les retrousser, et une sorte de vêtement court en façon de tablier, qui est en usage parmi les hommes en leur quartier, outre qu'elles ont l'humeur et les gestes beaucoup masculins."
1675 La chapelle Saint-Pancrace est citée dans la visite de l'archiprêtre de Vérizet comme l'une des deux chapelles à ermitages existant dans l'archiprêtré, l'autre étant la chapelle Saint-Romain du Mont, à Blanot.
"Il y a deux ermitages, l'un à Saint-Romain, paroisse de Blanot (le rédacteur signale ensuite la présence de deux ermites desservant la chapelle) -"la chapelle est tenue assez proprement"- L'autre ermitage est Saint-Pancras, paroisse de Saint Albain, dans lequel est Frère Daniel... Dans ledit ermitage, il y a une chapelle tenue assez proprement, sans ornements."
1679 Choiseau , le 21 Avril, Gabriel DESBOIS, écuyer, fils de Pierre, seigneur de Choiseau, dont il repris le fief, eut le suivant.
1685 Saint Albain comptait 90 feux.
1696 Choiseau : le 3 Décembre, Antoine DESBOIS, fils de Gabriel, écuyer, Capitaine de cavalerie, Bailli d'épée du Mâconnais (1694-1736), reprit le fief de Marie de GISE, sa mère.
XVIIIème siècle
1704 Benoit TURISSET, vigneron, est nommé concierge du château, avec mission de veiller à la conservation, et de garder les prisonniers et bestiaux qui y seront conduits.
1735 La dîme royale est de 74 livres, 8 sols.
1736 La cloche est bénite par Monsieur GERMANAN, curé de Saint Albain. Elle pesait 303 kilos. Elle portait cette inscription : "SIT NOMEN DOMINICI BENEDICTATI 1736".
1748 La paroisse comptait 280 communiants.
1751 Mort du curé de Saint Albain, Monsieur GERMANAN (enterré dans la cave de la maison de Monsieur GROISNE).
1765 Naissance d'Eymard SARTRE, mort à Cognac, en 1849. Père de Pierre SARTRE.
1769 Choiseau : Mort du fils et successeur, Pierre Salomon DESBOIS, chevalier, Bailli d'épée, seigneur de Choiseau et la Cailloterie.
1772 Choiseau : Le 9 Avril, Marguerite FABRE, veuve et héritière de Pierre Salomon DESBOIS, reprit le fief de Choiseau et la Cailloterie.
1774 Naissance de Jean-Ange GUILLEMIN, le 28 octobre. Père d'Adrien, d'Alexandrine et d'Emile GUILLEMIN. Mort le 13 août 1852. Greffier de Justice de Paix. Propriétaire à Mâcon.
Révolution française
1789 Saint-Albain : à la Révolution, le château fut saccagé, en partie démoli, le 28 Juillet 1789, par les "brigands" (paysans, artisans, manoeuvres, laboureurs), entraînés par un mouvement de révolte suite aux exactions de certains seigneurs pendant une longue crise de disette. Il en reste une grosse tour. Le château dévasté avait 2 jardins, cour, bâtiment de concierge, grange, 2 caves. L'église profanée sera vendue nationalement.
Depuis la Révolution française, dans le pays, on appelle les gens de Saint Albain : des Marats ou Marouillats car, passant pour des gens fort avancés, ils se seraient signalés par leurs idées éminemment terroristes. Ils changèrent le nom de leur commune qui, à leur demande, prit effectivement le nom officiel de Mont-Marat, en l'honneur du cruel conventionnel tombé sous le couteau de Charlotte CORDAY. Leurs voisins les auraient alors désignés sous le nom de Marats ou du diminutif Maraillats ou Marouillats.
Jean-Baptiste BUY, prêtre et curé de l'église.
1790 Un Sieur BOIRAUX fut maire de Saint Albain.
1790 Le 22 mars : naissance de Chrétien SCHWEITZER à Boofsheim (67). Instituteur. Sacristain. Chantre et organiste. (Père de Philippe Chrétien SCHWEITZER).
1791 Le château et la terre de Saint Albain furent vendus pour 53,200 H, à BOIRAUX, maître de poste.
1793 L'église et le presbytère furent rachetés pour 2 400 livres, par M. BOITARD, avoué à Mâcon.
Les citoyens Administrateurs du département de Saône-et-Loire s'étonnèrent que l'église, le cimetière et le presbytère ainsi que le verger et le jardin en dépendant, aient été soumissionnés à leur insu et demandent que la préférence leur soit accordée, précisant l'absolue nécessité pour eux, de l'Eglise pour se rassembler, seul lieu assez vaste, de la cloche pour les incendies et les inondations, du cimetière pour enterrer leurs morts et du presbytère pour y loger leur futur instituteur.
1795 Le 10 mars, le seigneur ayant émigré, Choiseau fut vendu nationalement à Pierre ROY dit Lofive, pour 416 000 h. L'émigré DESBOIS possédait en outre : Fuissé, Azé, Igé, Domange, La Salle. Tout fut vendu.
Château de Saint Albain
Château de Choizeau